Le frottis à la recherche du Papilloma virus
Tout d’abord, le frottis n’est pas un prélèvement bactériologique ou mycologique : il ne dépiste pas les bactéries sexuellement transmissibles (Chlamydiae, Gonocoque, mycoplasmes) ou les mycoses.
C’est un examen des cellules du col et/ou une recherche de virus : le papilloma virus.
Le frottis permet de dépister des lésions cellulaires causées par le Papilloma Virus Humain (HPV). On appelle “lésions” des bizarreries des cellules. Dans le frottis, on recherche des lésions des cellules du col de l’utérus qui, si on les laisse sans rien faire pendant des années, peuvent causer des petits cancers puis des plus gros. C’est pour cela que le prélèvement est envoyé dans des laboratoires spéciaux.
Le cancer du col de l’utérus met en effet en moyenne une quinzaine d’années à se développer après une infection par HPV persistante.
Les papilloma virus sont sexuellement transmissibles et toutes les femmes sont concernées à partir du moment où il y a des rapports intimes : juste les préliminaires, avec ou sans pénétration, avec ou sans préservatifs, homo ou hétérosexuels… Les virus HPV peuvent atteindre la peau (condylomes) et les muqueuses : col de l’utérus, anus, gorge.
Il existe des centaines de papilloma virus différents, la plupart bénins. Seuls quelques types (surtout les types 16, 18) sont responsables des lésions précancéreuses.
Certains types d’HPV donnent des condylomes sur la peau ou les muqueuses qui sont bénins mais très contagieux et cela peut être inesthétique. Mais ce ne sont pas généralement ceux qui sont impliqués dans des lésions du col de l’utérus.
Les hommes peuvent aussi être touchés par des cancers du pénis, de la gorge ou de l’anus; mais c’est plus rare. Mais la plupart du temps, les hommes sont porteurs sains des virus les plus méchants.
Ils peuvent être porteurs des virus bénins et présenter des condylomes au niveau des parties génitales mais sans forcément être porteurs des virus les plus virulents pour la femme.
On rencontre les papilloma virus dans les premières années de la vie sexuelle et le système immunitaire se charge de les évacuer.
A 25 ans, on commence les frottis pour voir ce qui reste après le travail du système immunitaire.
Les lésions peuvent apparaitre des années après la contamination, à l’occasion d’une baisse de l’immunité. C’est pourquoi il est important de faire des frottis jusqu’à au moins 65 ans.
Si vous avez eu un frottis qui a montré des lésions
Il existe un vaccin qui immunise contre les HPV les plus méchants mais aussi contre certains impliqués dans les condylomes.
Le dernier vaccin Gardasil 9 protège les jeunes de 90% des HPV cancérigènes : 16,18, 31,33,45, 52 et 58 (mais aussi les types 6 et 11 qui donnent les condylomes).
Quand on est vacciné, on a plus de chance d’avoir des frottis normaux par la suite et il faut quand même faire des frottis de dépistage tout au long de sa vie.
Entre 11 et 14 ans, le schéma vaccinal comprend deux injections espacées de 6 mois.
Il faut une 3ème dose de rappel (6 à 12 mois après la 2ème) entre 15 et 19 ans. Au-delà, l’efficacité est moindre, l’efficacité diminue avec les premiers rapports intimes.
Les effets indésirables sont bénins: des réactions allergiques locales, des malaises au moment de l’injection (ce sont des effets rares et banaux que l’on retrouve avec tout type de vaccin).
En une vingtaine d’années, 2,2 millions de jeunes filles ont été vaccinées et il n’y a aucun lien de causalité avec des maladies auto-immunes.
Depuis 2020: la vaccination des garçons est prise en charge par la sécurité sociale.
Vacciner les garçons protège les femmes, mais les protègent aussi des condylomes et de certains cancers de la verge, de la gorge ou de l’anus.